Reconversion dans l’aide et les soins à domicile et EMS : le maçon devenu assistant en soins et santé communautaire (ASSC)

Travailler avec les personnes âgées est un métier noble, qui nous concerne toutes et tous d’une manière ou d’une autre. L’enjeu est non seulement de traiter nos aîné·e·s avec respect, mais également de mettre en place, en tant que société, une approche durable des soins qui profite à tout le monde. Il y a sept ans, Samuel a osé franchir le pas en rejoignant un secteur très différent de ce qu’il faisait. Ce qui l’a le plus surpris au début ? L’ouverture d’esprit des personnes âgées et le contact facile dont elles font preuve. « En travaillant dans les soins de longue durée, chaque jour est riche d’enseignements et d’expériences – et de défis, notamment pour ce qui est de la communication avec les résident·e·s et de l’appréhension de leurs besoins », explique Samuel.

Du stagiaire au professionnel

C’est dans le bâtiment que Samuel a démarré sa carrière professionnelle – un secteur difficile où le bruit, la poussière et les efforts physiques font partie du lot quotidien. Autant d’éléments qui ont mis son corps à rude épreuve. Et du temps pour ses loisirs, il ne lui en restait guère. De là est née l’envie de se reconvertir dans les soins de longue durée.

Son stage de six mois au sein de la maison de retraite Spannort à Erstfeld (UR) lui a permis de vivre des moments forts, qui l’ont profondément marqué et décidé à poursuivre dans cette voie. Il se souvient notamment d’une femme de 83 ans atteinte de sclérose en plaques. Fasciné par la profondeur des échanges et par les liens qui se nouaient, il s’est également mis à porter un intérêt croissant aux différents types de pathologies qu’il rencontrait.

À l’issue de son stage, Samuel a d’abord suivi la formation d’auxiliaire de santé de la CRS, puis celle d’assistant en soins et santé communautaire (ASSC), qu’il a terminée avec succès dans le cadre d’une formation pour adultes – un parcours qui a demandé beaucoup d’autodiscipline mais en valait clairement la peine, si l’on en croit l’intéressé.

L’attrait de meilleures conditions de travail

L’aspect vie privée compte beaucoup pour Samuel, mais également le fait de travailler au contact d’une équipe qui se serre les coudes. Environ 5% de ses collègues sont des personnes en reconversion – parmi elles, des agent·e·s d’entretien, d’ancien·ne·s ergothérapeutes ou des professionnel·le·s d’autres secteurs.

D’après lui, les débats autour de l’initiative sur les soins infirmiers montrent de premiers effets dans son travail quotidien au sein de la maison de retraite Spannort à Erstfeld. Les modèles de travail plus flexibles qui y ont été mis en place permettent au personnel soignant de mieux aménager ses horaires de travail, ce qui assure un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cette démarche s’est également accompagnée de mesures de compensation du renchérissement ainsi que d’une indemnisation particulière des interventions spéciales, renforçant davantage encore l’attractivité du secteur des soins.

Samuel savoure pleinement les atouts de ce modèle de travail, lui qui a désormais plus de temps à consacrer à ses loisirs. Il travaille tous les week-ends et assure généralement en semaine le service du soir, de 14 h à 23 h, ce qui lui permet de profiter de temps en temps de la matinée pour partir en randonnée ou pratiquer la course de montagne, sa grande passion du moment.

Les soins de longue durée, une vraie opportunité

Le parcours de Samuel le démontre : il est possible à tout moment de prendre un nouveau départ, peu importe le métier exercé auparavant. Il recommande aux personnes tentées par une reconversion de commencer par effectuer un stage dans l’aide et les soins à domicile et EMS pour voir si le domaine leur convient. La reconversion ouvre ici la voie à un métier avec du cœur, qui conjugue sécurité de l’emploi et qualité de vie.